Dossier réalisé par Ismérie BOISSEL pour le 90e anniversaire du Tennis-Club de Reims
1° – Création et inauguration :
« La fondation du Tennis Club de Reims est due à l’initiative du Marquis Melchior de Polignac. Il obtiendra le titre de « Président d’honneur » pour cela. Son cousin, le Comte Maxence de Polignac en sera le premier président actif ». Le 11 juin 1920, la sous préfecture de la Marne enregistre la constitution d’une association loi de 1901, intitulée «TCR», le Tennis-Club de Reims est né.
Dans les statuts du club, il est précisé que les couleurs du club sont le bleu et or. À l’époque, pour être «membre actif», il fallait en faire la «demande au secrétariat du club et être présenté par deux membres majeurs, dont un fait obligatoirement partie du Comité».
Quatre années de travaux furent nécessaires pour réaliser les courts de tennis et la piscine. Ils furent financés par le Comité Américain pour les Régions Dévastées (CARD), qui donna 250 000 écus or, par les membres bienfaiteurs et le Comité fondateur. En 1922, les 8 courts en terre battue sont terminés et en septembre 1923 deux courts couverts avec charpente et sol en bois sont inaugurés par le ministre André Tardieu, le Marquis Melchior de Polignac, Madame Anne b>Murray Dike, Madame Anne Morgan, Monsieur Roche (Maire de Reims), Monsieur Mennecier, (sous-préfet), Monsieur Poittevin, (député), Monsieur Wallet, (Président de la Fédération Française de Lawn Tennis), Monsieur Pierre Grillou, (Président du Racing-Club de France), et Monsieur André Gobert, (délégué du Comité olympique).
Les mécènes et fondatrices du TCR, présidentes d’honneur : Ann Morgan et Ann Murray Dike :
Ann Morgan (1873-1952 > illustrations ci-contre) :
C’est la fille du richissime banquier John Pierpont Morgan. A sa mort, en 1913, elle hérite de la moitié des avoirs de la banque Morgan. Très francophile, elle organise dès le début de la première guerre mondiale des associations pour venir en aide aux blessés et populations déplacées, et fonde le Comité Américain pour les Régions Dévastées (CARD). En 1918, cet organisme participe à la reconstruction de l’Aisne et à la fondation du TCR en 1920.
Ann Murray Dike (1875-1929) :
Citoyenne américaine et veuve sans enfants, elle fonde avec Anne Morgan en 1917, le CARD dont elle assure la présidence. Après la guerre, le Comité décide de poursuivre son action à Soissons et sa région. Les activités culturelles prennent leur essor : des foyers de réunions s’ouvrent, des fêtes populaires sont organisées. Des terrains de sport (dont le TCR) sont construits.
2° – Le TCReims pendant la Seconde Guerre Mondiale :
Pendant la guerre et les années qui suivirent, il n’était possible de jouer que sur les courts découverts, les courts couverts étant inutilisables. Entre le 15 octobre 1947 et le 31 décembre 1955, les membres purent jouer l’hiver sur deux terrains en terre battue édifiés dans le Hall des Expositions en collaboration avec le stade de Reims et le Racing club de la Muire.
Un grand nombre de membres furent tués pendant la seconde guerre mondiale :
– Jacques Détré : résistant, torturé à mort par la Gestapo à Reims dans la nuit du 29 au 30 décembre 1943;
– André Schneiter, membre éminent de l’Equipe I, arrêté par la Gestapo en juillet 1944 et exécuté à Tournes (Ardennes) le 29 août 1944.
Après la guerre, les installations ont été reconstruites. Le club-house, très détérioré, fut remis en état et sa restauration fêtée le 1er mars 1947.
3° – De l’après-guerre à nos jours :
– 1947 : un achat de terrain permet l’agrandissement et la modernisation des vestiaires;
– 1956, réalisation d’une tribune fermée et réouverture des deux courts couverts «André Schneiter » (aujourd’hui courts n°8 et 9) en béton et sol en terre battue. Ils succèdent aux courts couverts en charpente et sol en bois.
– 1970 : réalisation d’un court découvert en «mateflex» pour jouer en plein air en toute saison;
– 1979 : le court en «mateflex» est couvert et transformé en terre battue (actuel court n° 7); le bar-restaurant est entièrement rénové.
– septembre 2006 : couverture des courts n° 5 et 6.
Ismérie BOISSEL