L’Art Déco au Tennis Club de Reims

Vendredi 28 avril 2023 à 19h 15 au Club-House

L’association Art Déco de Reims et du Grand Est organise une conférence avec projection par Laurent Antoine, à l’occasion de la 3ème Journée Mondiale de l’Art Déco dans le cadre de l’ ICADS (International Coalition of Art Deco Societies) (http://www.paris-artdeco.org/?page_id=1608)

« 100 ans – La Piscine Art Déco du Tennis-Club de Reims »

Renseignements et réservation (et aussi pour le dîner Art Déco à 21h) :
Tél. 06 09 22 45 99 / danielle.fancony@orange.frTélécharger la Newsletter de l’association

Si vous voulez connaitre l’Agenda Art Déco de cette association qui coopère depuis 3 ans avec le TCR, voir en bas de cette page les dates prévues au TCReims et ailleurs.

Petit rappel pour le Centenaire de l’inauguration du club,
« l’Art Déco » et  le rôle de Melchior de Polignac avant 1930

À la fin de la Première Guerre Mondiale, au moment crucial de l’entrée en guerre des Américains en 1916-17, Melchior de Polignac (1880-1950), le grand patron de la Maison Pommery, a été envoyé deux fois aux États-Unis  par le gouvernement français pour faire de la propagande patriotique, culturelle et artistique ; il y épousera avant son retour en France, début 1918, une aristocrate américaine avant de terminer la guerre comme officier interprète.

Il a participé d’abord à une « Maison de la Presse » puis, en avril 1917,  il est recruté par le déjà célèbre André Tardieu (1876-1939 Ṫ1945), diplomate et grand journaliste, pour travailler à nouveau à Washington dans  le Haut-Commissariat de France aux États-Unis, avec pour mission de « faire connaitre les artistes et les productions artistiques ». Il est probable que cette importante délégation française, économique, logistique mais aussi culturelle a joué un  rôle dans la diffusion en Amérique de tout ce qui va être reconnu, pendant la grande expo parisienne  qui se tiendra enfin en 1925, sous le vocable « Art Déco ».

Les retombées de cette inédite et efficace collaboration franco-américaine de 1917, voulue et pilotée par Tardieu, expliquent en bonne partie le retentissement politique et symbolique de l’inauguration, dès septembre 1923, du Tennis Club de Reims que Melchior a créé et fait construire avec son cousin Maxence à partir de 1920-21 ; projet réalisé grâce à un don de Anne Morgan et du CARD « Comité Américain pour les Régions Dévastées », don exceptionnel dans le département de la  Marne et qui a été relayé et augmenté par le mécénat d’une quarantaine de familles rémoises. Cliquer ici pour lire l’inscription

C’est l’alors député en campagne André Tardieu, qui en 1919-20 était devenu le sherpa de Clemenceau et le négociateur français du Traité de Versailles, qui préside cette inauguration du TCReims, évènement politique, sportif (proches JO de 1924 à Paris, débuts de la FFT, Coupe Davis…) et mondain, en compagnie d’Anne Morgan (1873-1952) et de Anne Murray-Dike (1878-1929) au nom du CARD ; ces deux militantes féministes et francophiles ont mené de fortes actions humanitaires pendant la guerre et participent à la Reconstruction des « Régions Libérées », surtout en milieu rural. Elles terminent un petit périple mémoriel dans l’Oise, l’Aisne,  leur château de Blérancourt et le Chemin des Dames par un très symbolique « voyage à Reims »  qui marque, le dimanche 21 septembre 1923, la première étape architecturale, bien avant celles de la bibliothèque Carnegie, de l’Hôpital américain et de la cathédrale, de l’aide américaine pour la Reconstruction de la  Ville martyre. C’est aussi un hommage rendu au CARD dont le mission officielle avec le gouvernement français se termine alors.

Sportman et promoteur patriotique de l’Olympisme de son ami Coubertin, Melchior de Polignac avait reçu en 1912 dans son tout nouveau Parc Pommery les athlètes des États Unis d’Amérique après leurs victoires à Stockholm ; son agenda d’après guerre est tourné vers les JO de Paris de 1924. La Société Générale Coopérative de Reconstruction de Reims qu’il préside aussi depuis 1919 compte 2700 adhérents en 1923. Il fonde aussi dès 1919 un « Accueil Franco-Allemand », association dont on ne sait presque rien, si ce n’est qu’elle est créée avec son ami et alors journaliste Fernand de Brinon, peut-être pour promouvoir des relations pacifistes dans le cadre de la Reconstruction et, à Reims, une forme d’ entre-aide similaire à l’œuvre du « Retour à Reims » organisée par la famille de Mun. C’est dans les années 1930-36 et dans son milieu politico-culturel parisien  que Melchior de Polignac se tourne vers la Nouvelle Allemagne. (JJV, TCR et Collectif Rha-Reims histoire archéologie).